Sans gluten : une nouvelle aventure culinaire

Un énième blog de cuisine sans gluten ? Pourquoi, me direz-vous... 

Je m'en vais vous conter un peu ma vie pour vous expliquer. 

J'ai découvert depuis peu que le gluten n'était pas tout à fait mon meilleur ami. Le lactose ne me réussit pas vraiment non plus, sans parler - la découverte la plus récente en date ! - que levure et levain, ce n'était pas trop ça. 

Or, la cuisine est ma passion depuis une vingtaine d'années, avec une fascination particulière pour les pâtes levées. Le pain, les brioches, ces préparations vivantes, demandant du soin, de la patience, de l'écoute... et qui récompensent nos efforts avec un moelleux merveilleux et nous gratifient d'un parfum enivrant. 

Devoir cuisiner sans gluten, c'était aussi renoncer à des préparations familiales. Tenez, prenez les raviolis, ou plutôt les "pierogi" ; tellement fins qu'ils en étaient transparents et dont la préparation en demi-lunes était devenue  un geste fluide et précis, presque intuitif, comme si ma mère, mes grand-mères, arrière-grand-mères, guidaient mes mains et mes doigts.

La première étape, comme pour beaucoup d'entre nous, sans doute, a été la frustration. 

Puis est venue la deuxième étape : celle du défi. Blogs, Pinterest, redécouverte de mes livres de cuisine... Comment faire du "sans gluten" pour que cela soit exactement comme le "avec gluten" ? 

Verdict ? Ne nous leurrons pas, ce n'est pas toujours possible. C'était à la fois excitant et...toujours aussi frustrant. Pourquoi un simple cake se transforme, en bouche, en un morceau de pâté de sable ? Et puis j'en ai assez de cet arrière-goût constant de sarrasin ! Et puis c'est encore fade. 

Et puis....

Troisième étape. Passer du "avec" au "sans" devient un jeu, celui du petit chimiste. On réalise que l'on ne doit pas tout réapprendre et que l'expérience des vingt dernières années n'est pas devenue inutile. Que l'on découvre de nouvelles saveurs. Que cela déclenche aussi d'autres envies, d'autres réflexions, pas uniquement culinaires, dont je vous parlerai sans doute aussi ici. Que les petits plats que l'on prépare nous font plaisir non seulement parce que cela titille les papilles mais aussi parce que cela fait du bien à son corps. 

Finalement, je commence à réaliser que, paradoxalement, passer au "sans" ne m'a rien fait perdre, bien au contraire.

Sans gluten...et alors ?